Ingrid et Samuel


Vancouver, C.-B.

Le duo a sorti son premier mini-album (EP), Un parmi tant, en 2011. Quatre années de collaboration fructueuse plus tard, c’est l’album D’or et de lumière, comprenant 11 titres, qui a vu le jour en 2015. La moitié des pièces de l’album sont l’œuvre de Samuel, alors que l’autre moitié provient du répertoire d’Ingrid, qui compte quelques reprises et des pièces lui ayant été offertes par d’autres auteurs-compositeurs.

Ingrid et Samuel ont bouclé la boucle avec un retour aux sources lors du concours Pacifique en chanson 2015, alors qu’ils se sont distingués à trois reprises, remportant le prix Marie Woolridge, le prix du public ainsi que celui de la presse.

Travaillant cette année sur plusieurs projets de spectacles au Canada et en Europe, ils préparent en parallèle leur prochain album.

Vancouver Toronto 4,349 km km 1,535 Moncton 450 km 2,262 km St-Claude km 2,079 Winnipeg 1,614 km Meteghan 3,476 km Edmonton

un regard fort, d’une voix forte

Jean-Étienne Sheehy

Vancouver est un des plus beaux exemples de la profondeur des rencontres géographiques, entre l’océan Pacifique et les montagnes Rocheuses. Voilà peut-être pourquoi la métropole de l’Ouest canadien favorise autant les métissages culturels. Le duo Ingrid et Samuel incarne cette réalité; ici, une chanteuse canadienne partage la scène avec un pianiste d’origine suisse.

L’heure n’est toutefois pas aux divergences, car le duo n’hésite pas à affirmer son unicité. « Un et un ça donne rien de moins que l’un ou l’autre», chante Ingrid Rondel en guise d’introduction à D’or et de lumière, leur premier disque. Ce titre permet au duo de dévoiler ses intentions trip-hop, où le piano de Samuel Sixto se fond à une boîte à rythmes qui évoque Portishead. Le disque porte bien son nom; il y a une lumière photogénique qui ressort à l’écoute.

L’influence anglo-saxonne demeure éphémère, car si les sons électroniques vaporeux d’« Un monde meilleur » donnent le ton à la suite, le duo offre un clin d’œil à ses origines francophones en y superposant un accordéon flâneur. La route musicale traverse les méandres choisis par le groupe; Ingrid et Samuel affirment pleinement leur nature pop dans le cadre d’une chanson d’amour. Si ce titre ne ressort pas immédiatement du lot, il offre à Ingrid et Samuel un endroit où mettre de l’avant une de ses plus grandes qualités, c’est-à-dire ses harmonies vocales. Les deux interprètes s’affichent avec beaucoup de vulnérabilité dans leur démarche, même s’ils demeurent complémentaires; Ingrid possède une imposante technique vocale tandis que Samuel est celui qui se livre avec le plus d’authenticité.

Ingrid et Samuel préfèrent la sobriété aux grandes envolées, mais il arrive également au duo d’explorer des arrangements un peu plus en profondeur, comme sur « Fascination », chanson d’amour qui semble tout droit sortie des années 1990 avec ses synthétiseurs vaporeux. On plane avec le duo sur « Nature morte » tant on survole la côte du Pacifique, pour par la suite se retrouver seul à seul devant Ingrid et Samuel.

Pendant qu’il laisse la place à son piano, elle se met à murmurer le refrain, un bref instant, le temps de démontrer l’ensemble de son potentiel. Chez Ingrid, le constat est lourd : « J’ai beau m’enfuir à l’autre bout du monde, le souvenir de nous reste au creux de moi ». Cet élément est livré à fleur de peau, sans détour, afin de rappeler que l’on a affaire à une parolière redoutable.

Au piano, Samuel assume son rôle afin d’y insuffler de la mélancolie à revendre. Son talent de compositeur ressort sur l’unique titre instrumental du disque. Si le métissage de la section à cordes et les ambiances électroniques bercent les premières minutes de « Sur toi », ses ambitions orchestrales ressortent avec l’arrivée de son piano au milieu de cette composition.

À défaut de donner dans la critique sociale, le duo n’hésite pas à souligner certaines failles de notre tissu social. Sur « La vie est belle », Ingrid et Samuel rappellent qu’au fond, il est possible de reprendre le plein contrôle de son destin, après une période sombre.

Puis, « Maman » se démarque de la proposition d’Ingrid et Samuel grâce à son texte puis à l’interprétation d’Ingrid, qui apporte une touche de fragilité supplémentaire à de douloureuses questions : « Maman dis-moi pourquoi, les oiseaux au fond de mon cœur, à toutes les minutes pleurent, même si t’es là pour les consoler ».

Le timbre de voix d’Ingrid résonne avec un peu plus de dynamisme sur « Pour une vue du paradis ». Il faut toutefois attendre la finale et son canon vocal pour saisir la direction que le duo donne au titre.

Il manque par moments une certaine dose de modernité pour permettre à Ingrid et Samuel d’être ancrés parmi les autres offres de la chanson francophone. Le choix de certains arrangements électroniques ne favorise pas toujours la portée des morceaux. Cela est un bien mince détail, car le groupe possède un regard fort, qu’il partage d’une voix forte.

Jean-Étienne Sheehy jesheehy.com

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Balade panoramique avec Ingrid et Samuel


Sur l’air revisité de la chanson de Jean Leloup, suivez le duo Ingrid et Samuel en studio et dans les rues de Toronto. Regardez la vidéo sur votre téléphone et tournez (littéralement!) pour visionner le tout en profitant de l’effet à 360 degrés, ou utilisez simplement votre souris pour naviguer dans l’espace. Vous ne pourrez pas visionner le tout sur votre téléphone sans passer par l’application Facebook. Veuillez aussi noter que les fureteurs Safari et Explorer ne soutiennent pas la vidéo 360. Cliquez ici pour y accéder.

Entrevue


Samuel nous parle de l’époque sombre ayant inspiré la chanson « Les laveries de Magdalène » et Ingrid nous raconte comment elle adore chanter des pièces fortes en émotions.

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