Moonfruits


Ottawa, Ont.

Grâce à sa participation au programme Rond Point de l’Association des professionnels de la chanson et de la musique en 2015, Moonfruits a vu sa chanson « Les Marins » remporter le Prix de la chanson SOCAN et le Prix Résidence d’écriture de La Maison Félix-Leclerc. Le duo a aussi mis la main sur le Prix Festival international de la chanson de Granby lors de l’édition 2017 de Contact ontarois. 

Contrairement à son premier album qui n’avait pas selon le duo une ligne directrice définie, son second opus est un recueil plus cohérent. Lancé en mai 2017, l’album Ste-Quequepart illustre un village fictif qui a du mal à vivre la modernité, chaque chanson donnant la parole à différents habitants du village.

Moonfruits a entamé l’écriture de son prochain album, qui sera surtout en anglais. Le duo sera en tournée à l’été 2017, principalement dans l’est du pays, mais il espère se produire dans l’ouest l’an prochain et lancer officiellement son album en Europe et peut-être même aux États-Unis.

Ottawa Toronto 449 km km 1,535 Moncton 450 km 2,262 km St-Claude km 2,079 Winnipeg 1,614 km Meteghan 3,476 km Edmonton

Photoreportage

Grande petite ville


Moonfruits nous invite à casser la croûte dans la capitale nationale, à l’endroit précis où le duo a fait le lancement de la campagne de sociofinancement de son dernier album, Ste-Quequepart. On se balade au parc Windsor qui lui sert souvent de lieu de répétition avant de prendre un verre au House of Targ et de se sucrer le bec à la boulangerie du coin.

Ste-Quequepart, St-Retrouvé

Jean-Étienne Sheehy

Dans la planète folk, le duo couple dans la vie comme en musique est chose commune, et ce, bien au-delà de la première vague chansonnière des années 1960. De Whitehorse du côté anglais à Saratoga du côté québécois, les exemples pleuvent. Chez les hors Québec, il faut maintenant ajouter Moonfruits à cette liste.

La toute première parution du duo en 2014, intitulée Début, ne laissait pas présager grand-chose, à part peut-être une lueur d’espoir avec la reprise de « Trois P’tits Chats ».

La suite, Ste-Quequepart, est décrite comme un « album concept folk à la saveur d’un court métrage ». Est-ce que ce disque est trop ambitieux pour les moyens du groupe? Peut-être, mais on décèle ici l’amorce d’une identité propre à Moonfruits. Ça s’entend dans l’approche des arrangements à l’intérieur desquels les harmonies vocales occupent une place à part entière. Comme autre témoin de ce désir de définir l’offre du duo au-delà de ses contemporains, on retrouve divers personnages. Si certains d’entre eux existent uniquement de manière qualificative comme la veuve, le maire ou le marin, d’autres existent de manière plus intime comme Francoeur ou Roustabout.

Moonfruits se fait toutefois intéressant quand il opère à titre de duo au-delà de la complémentarité en permettant à ses membres, Alex Millaire et Kaitlin Milroy, d’assumer leurs différences pour laisser le soin de la réconciliation artistique aux mélodies folk. Ça marche, car Milroy se charge de livrer les instants plus planants du disque, tandis que Millaire arrive à soutirer les moments plus soutenus. Seul bémol; on aimerait entendre plus souvent Milroy. Celle-ci apporte de magnifiques instants de beauté dépouillés, que ce soit dans la subtilité de « La Veuve » ou la douce mélancolie qu’elle partage avec Millaire sur « Le Nid ». Ainsi, le disque est loin d’être inutilement linéaire ou prévisible.

Dans ce contexte, la pièce-titre sert plutôt d’un appel aux armes, en énumérant une liste d’actions à accomplir : bâtir, grandir, saisir. S’agit-il d’une série de vœux qui se concrétiseront au long du disque? Du moins, le groupe frôle aisément ces objectifs lors du bref pont en mineur, meublé par ses arrangements à cordes. Ce sens de l’orchestration se prête bien à la sobriété folk de Moonfruits en plus de donner du poids nécessaire aux musiques du duo.

C’est particulièrement vrai si l’on regarde le caractère nostalgique et folklorique de sa démarche, qui sert de moyen d’expression plutôt que de plates-bandes. Millaire et Milroy restent ancrés les pieds solides dans le quotidien avec leur clin d’œil à la politique sur « Le Maire », tout en évitant de romancer inutilement le tout. D’ailleurs, la bonhomie et la longue progression instrumentale évoquent celles de « Dixie » d’Harmonium.

Le groupe n’hésite pas non plus à se faire cynique et pince-sans-rire, sans se dénaturer en chantant « Il est grand le mystère de l’argent » sur l’air de l’anamnèse liturgique. Même les accents blues du « Big Bureau Blues » se font entendre avec humour, afin de remettre en question la routine du neuf à cinq au boulot. Tout cela n’a toutefois pas la même intensité que les moments mélancoliques et sobres du duo, comme la livraison parlée sous fond de banjo solitaire de « La légende de Roustabout ». 

D’ailleurs, la progression mélodique suivante résume l’équilibre entre le recul mélodique et l’urgence de Moonfruits, tant dans les voix que dans les arrangements. À l’intérieur de cette approche, on retrouve des instants qui se démarquent aussi grâce à leur caractère humain, comme la ballade résolument folk de « Francoeur », en guise de synthèse à la sensibilité du duo.

Jean-Étienne Sheehy jesheehy.com

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Entrevue

Réflexion lunaire


Kaitlin Milroy nous fait part de son amour pour la langue française et le duo nous explique la symbolique derrière le nom Moonfruits.

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