Vaero


Zenon Park, Sask.

C’est certain qu’en français, ça a toujours été un peu plus difficile parce qu’il y a beaucoup de règles et […] les textes et les poèmes sont vraiment dominants dans une chanson. En anglais c’est l’opposé, c’est vraiment plus les accords, puis la musique. […] Je trouve que c’est un des points forts de la musique francophone […] c’est ça qui m’a toujours attirée vers la musique en français, mais qui m’a toujours un peu intimidée.

Entre 2014 et 2016, Vaero participe à plusieurs événements, dont le Festival en chanson de Petite-Vallée, le Festival Vue sur la relève, le Gala Nouvelle Scène et Contact Ouest.

Attirée par le panorama d’influences et de créativité que lui inspire l’est du Canada, la multi-instrumentiste quittera Saskatoon pour Montréal à l’automne 2017. Après le lancement imminent de son prochain mini-album en français, la Fransaskoise prévoit faire une tournée à l’automne et aussi trouver l’inspiration pour son prochain opus qui devrait davantage refléter son identité bilingue.

Zenon Park Toronto 2818 km km 1,535 Moncton 450 km 2,262 km St-Claude km 2,079 Winnipeg 1,614 km Meteghan 3,476 km Edmonton

Photoreportage

Souvenirs d’enfance


La Fransaskoise Vaero nous invite chez elle, dans l’est de Saskatoon. On profite de notre passage au cœur des Prairies pour faire un saut dans le village de Zenon Park, sur la ferme familiale où elle a grandi et d’où elle garde ses plus beaux souvenirs, et l’auteure-compositrice-interprète nous parle de son enfance et de son grand-père, le chansonnier Henri Poulin.

Direction introspection

Pascal Raiche-Nogue

Vaero, alias Véronique Poulin, a plus d’une corde à son arc. Ou à son violon, plus précisément. 

Fin 2010, cette Fransaskoise a lancé son premier mini-album folk et acoustique aux accents pop, intitulé Les cordes de mon cœur. Il s’agit d’un premier effort tout à fait louable. Même si elle dit en entrevue qu’elle a toujours eu plus de difficulté à écrire en français qu’en anglais, elle ne le laisse pas trop paraître dans cet EP de six pièces. Quelques passages à la limite un brin maladroits, mais ce n’est pas la fin du monde. 

Au moment d’écrire ces lignes (en juin 2017), elle n’a toujours pas lancé de deuxième disque solo. Elle n’a cependant pas chômé au cours des dernières années. 

En plus d’enseigner la musique, elle s’est fait les dents avec le groupe anglophone indie rock (ou même indie folk) Young Benjamins, avec lequel elle jouait du clavier et du violon. 

Au cours de cette période, elle n’a pas délaissé sa carrière solo pour autant. Elle a continué d’évoluer comme auteure-compositrice-interprète et prévoit sortir un nouvel EP francophone avant la fin de l’année. 

Si l’on se fie aux vidéos récentes qui circulent et aux extraits sur lesquels on a pu mettre la main, son approche a beaucoup changé depuis son premier mini-album. Et ça se comprend; sept ans, c’est une éternité dans la vie d’une artiste émergente. 

Vaero a opté pour l’introspection et pour les mélodies planantes. Certaines de ses pièces les plus récentes sont nettement plus mélancoliques que ce qu’elle composait en début de carrière. C’est le cas de « Si le froid » et « Arbre blanc », où l’on retrouve sa voix claire et posée. 

Quant au violon (qu’elle maîtrise et enseigne), il occupe une place prépondérante dans ses nouvelles chansons. Elle ne se contente pas de le jouer avec son archet et n’hésite pas à pincer les cordes comme si c’était une guitare. 

Son nouvel univers sonore est contemplatif et apaisant. Ses notes sont flottantes, très discrètes. Cette approche braque les projecteurs sur sa voix, sur ses airs. C’est risqué, puisqu’il y a bien peu de couches mélodiques pour cacher d’éventuelles erreurs lors de spectacles, mais le pari est réussi. Elle tire son épingle du jeu. 

Certaines pièces sont un peu plus rythmées, plus touffues. C’est le cas de « Miroir noir », qui est habilement orchestrée et dont la mélodie est accrocheuse. Les paroles de cette pièce sont sombres et cryptiques. Vaero nous offre toutefois quelques lignes mémorables, bien que simples.

Alors quand tu pars, le noir cherche son miroir
Ce n’est que quand tu pars, que je remplace le rempart
Contre le rideau clair, le miroir cherche à te voir
Ce n’est que quand tu pars que je remplace le rempart
Contre le rideau clair.

Malgré les répétitions, ce passage fonctionne à merveille. Et après quelques écoutes, on a de la difficulté à se l’enlever de la tête. Si une pièce retient l’attention dans son EP, c’est bien celle-là. 

La ressemblance n’est pas frappante, mais son style a parfois des atomes crochus avec celui de Marie-Pierre Arthur, ou même de Klô Pelgag. 

Côté écriture, Vaero a fait un bon bout de chemin depuis 2010. Les nombreux événements et galas auxquels elle a participé lui ont vraisemblablement permis d’affûter sa plume. Elle semble avoir trouvé son aise en français. Ses mots semblent mieux choisis et sont visiblement moins entassés comme des sardines que dans les pièces de son premier EP. Certaines syllabes sont toujours un peu forcées, mais seuls les plus zélés des mélomanes le remarqueront. 

Espérons qu’elle ne prendra pas sept autres années avant le prochain album. Et souhaitons aussi qu’elle finisse par nous donner un disque complet. Des EP, c’est bien, mais ça nous laisse un peu sur notre faim.

Pascal Raiche-Nogue www.acadienouvelle.com

Chef de bureau aux affaires publiques de l’Acadie Nouvelle.

Entrevue

Nourrir son art


La Fransaskoise nous parle de son écriture bilingue et elle nous explique comment le fait de mettre ses idées sur papier chaque matin l’aide à alimenter son œuvre.

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