Willows


Saint-Claude, Man.

Ça fait longtemps que je voulais prendre un nom de projet. Ça m’inspire, ça me donne un terrain de jeu, une certaine distance entre qui je suis sur scène et ce que je suis dans la vie. Rendue où j’étais dans ma carrière, j’avais envie de ce changement-là et ça m’a comme libérée. – Geneviève Toupin

Inspiré d’un endroit en Californie et d’une ville fantôme de la Saskatchewan, Willows est aussi le nom anglais d’un saule, dans lequel l’artiste voyait la symbolique d’un arbre enraciné étroitement liée à son héritage Métis et ses racines manitobaines. Pour mettre en valeur ses origines linguistiques et culturelles, Geneviève chante d’ailleurs à la fois en anglais et en français. Elle se rapproche de ses racines métisses par l’entremise de ses textes, notamment dans les chansons de son dernier album « Entends-tu? » ainsi que « Oiseau tonnerre », une pièce qui lui a été offerte par l’auteur-compositeur-interprète Sébastien Lacombe.

Son œuvre a été récompensée à maintes reprises, Willows ayant entre autres récemment remporté le prix du meilleur album de l’Ouest canadien au Gala Trille Or 2015. 

Saint-Claude Toronto 2,130 km km 1,535 Moncton 450 km 2,262 km St-Claude km 2,079 Winnipeg 1,614 km Meteghan 3,476 km Edmonton

Willows à Saint-Claude

Bercée par les souvenirs


Willows replonge dans les souvenirs qui ont bercé son enfance dans le village manitobain de Saint-Claude. On visite le petit cimetière où elle allait méditer et l’artiste nous parle de la symbolique du bois derrière la maison familiale, avant de faire danser ses doigts sur le vieux piano de son enfance sur lequel elle a joué ses toutes premières notes.

D’instinct et de racines

Émilie Côté

« On ne sait jamais où mènent ces chemins », chante Willows.

 Au moment de notre entretien, Willows, née Geneviève Toupin, revient tout juste de France.

« Je suis allée au festival Pause Guitare d’Albi, dans le sud de la France. J’ai fait deux showcases, raconte l’auteure-compositrice-interprète, qui vit à Montréal depuis 11 ans, mais qui demeurera toujours « la Franco-Manitobaine dans tout ce qu’elle fait ».

« Avec les showcases, on ne sait jamais quelles seront les retombées. C’est la première fois que j’allais présenter le projet de Willows en France. C’est vraiment le début d’un démarchage là-bas. On verra », lance-t-elle.

Avant de traverser l’Atlantique, Willows a remonté le fleuve Saint-Laurent pour aller se produire au Festival en chanson de Petite-Vallée. « J’ai fait un show. C’était tellement cool. Cela m’a fait du bien. »

En août 2014, Geneviève Toupin a lancé son troisième album, mais son premier sous le pseudonyme Willows. « Cela faisait longtemps que je voulais avoir un nom de scène. C’est vraiment une question de timing. J’avais ce disque qui parle beaucoup de transformation et de mes racines. Et ce nom explique mieux mes chansons en anglais et en français. »

« J’ai sorti un disque en anglais en 2012. J’ai été bloquée d’écrire en français, et j’ai juste commencé à me permettre d’écrire comme je parle avec mes amis et ma famille, avec un mélange des deux langues. Les gens répondent bien à cette approche. »

Métisse, auteure bilingue, Geneviève Toupin aime défricher de nouveaux territoires autant qu’elle demeure attachée à ses racines franco-canadiennes. Willows n’est pas un nom arbitraire. C’est celui d’un village de la Côte-Ouest américaine et celui d’un petit village fantôme perdu dans les plaines de la Saskatchewan, « pas loin d’où je viens ».

« J’ai commencé la création de l’album en Californie, raconte Willows. Et je voulais parler des deux endroits qui m’ont inspirée. » 

À travers ses chansons (Les chemins, Au-delà des étoiles, Valley of Fire, ou encore Stardust Motel), Willows fait voyager les auditeurs du désert californien aux plaines agricoles canadiennes, terres de ses ancêtres.

« Oiseau tonnerre, oiseau lumière, protège-moi, protège-nous », chante-t-elle. 

Tantôt au piano, tantôt à la guitare, ses compositions d’esprit folk et d’une finesse pop orchestrale – dont quelques-unes sont bilingues et même avec des mots d’ojibwé – peuvent plaire aux publics de Julie Blanche et Salomé Leclerc.

Bien entourée

Geneviève Toupin a partagé la réalisation du premier album de Willows avec Émilie Proulx. 

« J’ai cherché quelqu’un pendant un an pour trouver le bon fit, indique-t-elle. C’est drôle, car cela faisait cinq ans que je jouais avec Émilie. Nous jouions chacune dans le projet de l’autre. Elle m’a côtoyée dans toute cette recherche et tous ces questionnements, et tranquillement, on a commencé à travailler sur nos chansons ensemble. Dans le fond, la personne parfaite était là devant moi. »

Ensuite se sont ajoutés les arrangements et les idées de Marianne Houle, la violoncelliste de Monogrenade. Et à ce « noyau féminin » se sont greffés plusieurs musiciens émérites : le réalisateur, chanteur et guitariste André Papanicolaou (Monsieur Mono, Vincent Vallières, Daran), le touche-à-tout Antoine Gratton, ainsi que le bassiste et réalisateur Guillaume Chartrain (Louis-Jean Cormier, Sarah Bourdon).

Des mois plus tard, le fruit de leur travail s’est valu le prix Trille Or 2015 comme meilleur album de l’Ouest canadien.

Écrire sur la route

Alors qu’elle se prépare à partir sur la route de l’été pour plusieurs spectacles dans les salles du ROSEQ, elle précise : « Je pars demain! Je vais écrire en même temps. Je suis curieuse de ce qui va sortir et dans quelle langue. Il n’y a rien de prémédité. Cela sort comme cela sort! »

Émilie Côté

Journaliste tous azimuts à La Presse avec un lourd penchant pour la couverture musicale.

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Soyez aux premières loges pour suivre la visite à Toronto de Geneviève Toupin, alias « Willows », alors qu’un appareil photo la suit de l’aéroport à sa balade d’arbre en arbre.

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