Ariane Mahrÿke Lemire


Edmonton, Alb.

Ce qui est vraiment moi, c’est l’imprévu. Je n’ai jamais été bonne à me conformer aux attentes de l’industrie. J’ai l’habitude de faire des spectacles dans des pubs, et j’ai le potentiel d’être sur de grandes scènes, mais il faut que je continue à être intègre. Les artistes que j’aime, sur scène, c’est une amplification de ce qu’ils sont dans la vie au lieu d’un personnage qu’on enfile pour monter sur scène. On pense qu’on ne peut pas être fébrile sur une grande scène, mais c’est une erreur.

Avec la production de son album Je deviens le loup, lancé en 2016, Ariane s’est ouverte à la collaboration, notamment avec sa mère écrivaine qui a signé une pièce de ce nouveau disque en plus d’en avoir coécrit une autre.

Passionnée de photographie et d’arts visuels, l’artiste poursuit sa route avec la promotion de son dernier album. Elle travaille également sur un nouveau vidéoclip et projette produire une série de minifilms qui n’a cette fois-ci rien à voir avec la musique, mais plutôt avec la comédie de situation.

Edmonton Toronto 3,470 km km 1,535 Moncton 450 km 2,262 km St-Claude km 2,079 Winnipeg 1,614 km Meteghan 3,476 km Edmonton

ARIANE MAHRŸKE LEMIRE À EDMONTON

Oasis culturelle et artistique


Ariane Mahrÿke Lemire nous accueille dans le quartier de Riverdale à Edmonton, où elle a grandi. Elle nous ouvre les portes de son appartement, qui reflète son monde intérieur et ses voyages, et on visite la Cité francophone, un centre pour la communauté franco-albertaine locale situé à un jet de pierres d’où elle habite. 

double entendre d’une voix unique

Jean-Étienne Sheehy

Pour les artistes de la francophonie canadienne, il n’y a pas d’étanchéité entre le français et l’anglais qui se mélangent au quotidien. La Franco-Albertaine Ariane M. Lemire témoigne haut et fort de cette réalité en plein cœur de sa démarche. Sur son premier disque, Double Entendre, elle porte fièrement le bilinguisme grâce aux accents jazz de la moitié anglophone et à la nature folk de la demie en français.

Ce dernier élément y est bien assumé à l’intérieur des plates-bandes du genre, avec, entre autres, la présence d’une mandoline et de la rythmique de sa guitare acoustique. À défaut de sortir des repères du folk canadiana, Ariane arrive à se les approprier avec chaleur pour s’afficher avec transparence.

Si le folk porte davantage à l’intimité, cela ressort particulièrement au niveau du propos chez Ariane qui ne se confine pas inutilement à l’intérieur des codes. En 2008, elle abordait le caractère immédiat de notre société sur « C’est instantané » . Le sujet n’a pas pris une ride et la chanteuse y infuse une dose de bonhomie sympathique, avec une certaine nostalgie; si elle avoue s’ennuyer du papier et du stylo, c’est parce que « les pattes de mouches chantent l’amour ». L’image porte loin, bien au-delà des montagnes Rocheuses de l’Alberta.

Les racines du folk ressortent toutefois sur « Nu-pieds ». Dans cette ballade, le tableau poétique est fort car, comme elle le souligne, « les orteils partent à la dérive ». Ariane arrive à saisir ses mélodies qui défilent au ralenti pour prendre du recul au niveau des musiques, appuyées par son phrasé, mi-chanté, mi-parlé.

Il en va de même sur « Ça vient de loin », valse où elle met de l’avant sa vulnérabilité; « J’arrive presque à mettre le doigt sur le néant au fond de moi ». L’inaccessibilité évoquée ici fonctionne, car elle se dévoile à fleur de peau en murmurant les paroles avec fragilité. Puis, accompagné d’une brève apparition d’une section de cordes, le point d’orgue du texte – « la marée basse de mes souvenirs » – porte la démarche d’Ariane à un autre niveau.

Pourtant, la musique sert également d’espace où s’éclater, comme en témoigne le joyeux délire sonore qui sert d’introduction à « Mich-L », premier titre de son deuxième disque, Décousue. L’harmonica se promène sous l’heureux chaos qui retentit avec une joie de vivre, livrée sans compromis. On se retrouve même en contexte slam sur « Claque », où la rythmique des pieds et des mains accentue la « bonne grosse claque » évoquée ici.

Le quotidien de « Bonne journée » rappelle l’importance des petits détails dans la proposition d’Ariane, car malgré les défis et les détours, « la terre tourne en rond sans signes d’arrêter ». Cette simplicité s’allie à l’accessibilité de ses mélodies, dans le cadre d’un laisser-aller intime qui prend forme en trois minutes. Elle affiche toute sa confiance sur « Je suis le genre » où elle groove à l’extérieur de sa technique chansonnière. Derrière une batterie et une basse, sa voix occupe le reste de l’espace. Le deuil offre un regard plus introspectif et attentif à l’intérieur duquel habite Ariane, où la douleur s’agence au paysage hivernal évoqué. Voilà une des grandes qualités de l’artiste; elle s’insère directement dans ses textes à titre de protagoniste active qui parle au présent.

Les mots sont insérés de manière à jouer avec la rythmique sur « Tic tic tic », afin d’appuyer un rare élan d’urgence dans la démarche d’Ariane. Cela soulève toutefois le titre avec aisance, car elle y souligne sa force qu’elle puise avec conviction, « Qu’importe la critique je retrouverai la transparence ». Cette affirmation est peut-être la plus importante de sa démarche. Tant mieux qu’elle passe par-dessus les défis et la critique. Le travail n’est peut-être pas terminé, mais on a affaire ici à une voix nécessaire dans le paysage musical franco-canadien.

Jean-Étienne Sheehy jesheehy.com

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En coulisses avec Ariane M. Lemire


Voyez Ariane M. Lemire sous différents angles dans les coulisses du studio de Balade à Toronto, en tournant (littéralement!) avec votre téléphone pour profiter de l’effet à 360 degrés, ou en utilisant la souris de votre ordinateur. Vous ne pourrez pas visionner le tout sur votre téléphone sans passer par l’application Facebook. Veuillez aussi noter que les fureteurs Safari et Explorer ne soutiennent pas la vidéo 360. Cliquez ici pour y accéder.

Entrevue


Ariane nous parle de sa passion pour la création et de sa relation avec la guitare, et elle nous explique pourquoi elle préfère être pieds nus sur scène.

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