Chaque histoire d’amour est portée par un destin unique. Celle de Stéphanie Blais et Paul Cournoyer est portée par la musique. Les deux Franco-Albertains, respectivement guitariste et contrebassiste, ont grandi dans le quartier francophone Bonnie Doon d’Edmonton et c’est vers la fin de l’adolescence que leur relation amoureuse s’est enrichie d’une relation musicale. Post Script, nom tiré des initiales de leurs prénoms, a réellement pris forme en 2013, avec le lancement d’un premier mini-album. Cet album bilingue est paru tout juste avant le départ de Paul qui participait, dans le cadre de ses projets solos, aux demi-finales du Festival international de la chanson de Granby après sa victoire au Chant’Ouest 2012. C’est important pour nous de clairement séparer notre vie de couple et Post Script. On met du temps de côté pour travailler ensemble sur la musique, où nous sommes deux musiciens et non pas deux amoureux. – Paul et Stéphanie
Le groupe indie folk a depuis joué sur plusieurs scènes américaines et canadiennes, notamment aux festivals de musique folk de Canmore et d’Edmonton, en plus de participer au Winter Lights Festival de Reykjavik, en Islande. En 2015, Post Script revient à la charge avec son premier album complet, If not for you, sur lequel on retrouve plusieurs pièces francophones. Le groupe devient officiellement un trio en 2016, en ouvrant ses portes au guitariste Brayden Treble. Le groupe remporte le prix du meilleur enregistrement alternatif pour adultes pour sa chanson « Dear Marie » lors des Edmonton Music Awards, en plus d’obtenir des nominations dans deux autres catégories.
Photoreportage
Remonter l’histoire
Les membres de Post Script nous parlent de leur amour pour leur ville, qu’on visite à bord d’un tramway historique de la Edmonton Radial Railway Society, qui relie le quartier Strathcona à l’est du centre-ville. Après un arrêt à leur local de répétition, Paul et Stéphanie se remémorent leur jeunesse dans la cour de leur école secondaire et on termine notre visite avec le trio dans leur studio aménagé sur un terrain familial.
Progression à pas de géants
Pascal Raiche-Nogue
Post Script en a fait du chemin ces dernières années. En 2013, ce groupe albertain lançait son premier album, un mini-album de trois pièces. Cet effort louable était un avant-goût de ce qu’il avait à offrir. Mais il manquait un petit quelque chose. L’enregistrement était assez rustique. Le jeu de guitare, riche en « finger picking », l’était aussi. On y retrouvait bien peu de variété. Les mélodies se ressemblaient pas mal. C’était un projet en développement, quoique l’on pouvait déjà y déceler quelques signes du talent de ces deux artistes de la relève. Après ce premier jet tout à fait potable, les deux comparses ont fait leurs devoirs et sont revenus en force en 2015 avec leur premier album complet. Cette œuvre, intitulée If Not For You, marque une progression remarquable en si peu de temps. Elle dépasse franchement les attentes que l’on pouvait avoir après avoir écouté leur premier mini-album. Post Script y trouve son erre d’aller. Les arrangements sont plus développés, les mélodies y sont pas mal plus élaborées. Les harmonies arrivent à point. Pour constater combien le groupe a travaillé ses pièces entre ces deux albums, on n’a qu’à écouter « Impossible », une chanson qui se trouve à la fois sur le mini-album et sur l’album complet. C’est le jour et la nuit. La première version est minimaliste, comme un dessin à colorier à moitié fini laissé sur la table par un enfant, tandis que la version révisée a plus l’air d’une peinture achevée. De la lap-steel et de la guitare électrique ont été ajoutées. En tendant l’oreille, on entend même des cordes. La présence du guitariste Brayden Treble n’est sans doute pas étrangère à cette maturité atteinte par Post Script. Cet ami de longue date de Paul Cournoyer s’est joint aux deux fondateurs de la formation après la sortie du mini-album. Il ajoute de la viande sur l’os. Le reste de l’album est tout aussi intéressant et n’est pas piqué des vers. On y découvre le groupe sous un autre jour. À plusieurs reprises, on ne peut qu’y déceler des atomes crochus avec un duo folk australien qui n’a plus à faire ses preuves : Angus and Julia Stone. Cette ressemblance est sans doute attribuable au fait que la voix de Stéphanie Blais sonne à s’y méprendre à celle de Julia. Côté paroles, les Albertains de Post Script s’en tiennent à des thèmes que l’on retrouve à chaque coin de rue dans le monde de la musique folk, dont le voyage, l’amour, l’errance et l’espoir. Les deux membres fondateurs du groupe, Paul Cournoyer et Stéphanie Blais, forment un couple et passent évidemment pas mal de temps ensemble. Ça se sent. Ils ne sont pas révolutionnaires, mais on ne peut pas leur reprocher quelque manque de sincérité que ce soit. Trois chansons de leur dernier album sont francophones, dont une reprise de « Partir ensemble » de Salomé Leclerc. Ils s’éloignent de la mélancolie de l’interprétation originale et y mettent un peu plus de chien, de twang. Il faut reconnaître que leur répertoire franco reste un peu mince pour l’instant. C’est fâcheux. Pas parce que ce qu’ils nous ont offert jusqu’à maintenant est moche, mais bien parce qu’on en prendrait beaucoup plus. L’avant-goût qu’ils nous ont donné jusqu’à maintenant est très prometteur. Leurs paroles dans la langue de Molière sont tout à fait potables. Qui sait, sortiront-ils peut-être un jour un album complet en français? Ils trouveront sûrement un public pour cette musique s’ils décident de faire le saut. On ne peut qu’attendre avec impatience ce que ce groupe nous réserve, que ce soit en français ou en anglais. Il mérite notre attention.
Entrevue
Les deux membres fondateurs du trio albertain nous parlent de l’inspiration derrière leur nom de groupe ainsi que de leur processus créatif, en plus de nous expliquer comment ils arrivent à concilier leur travail et leur vie de couple.
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